Clubs écolos, joueurs vegans ou compensation carbone lors de grandes compétitions, le foot a une sérieuse carte à jouer pour induire des changements positifs dans les mentalités de tous ceux qui gravitent autour du ballon. Alors, le foot peut-il devenir un nouvel influenceur écolo ?
Compenser l’empreinte carbone du foot
2,2 millions de tonnes de CO². C’est l’empreinte carbone de la dernière Coupe du monde. Pour vous faire une idée, cela représente 44 millions d’aller-retours Paris-Londres. Un bilan lourd, pourtant difficilement contournable, entre les déplacements des joueurs et supporters, la construction d’infrastructures et l’énergie nécessaire au bon déroulement de l’événement. Cette édition 2018, plus que jamais, a été l’occasion de soulever l’importance de l’impact écologique qu’une telle rencontre sportive pouvait engendrer. Les études les plus farfelues allant jusqu’à établir le bilan carbone des saucisses consommées pendant la durée de l’événement.
Farfelues oui, mais pas anecdotiques pour la FIFA qui a décidé de s’engager pour un football plus écologique, notamment en compensant son empreinte carbone par d’autres moyen. En 2014 déjà, l’organisation s’était engagée à compenser l’ensemble de ses propres émissions (251 000 tonnes de CO²) ainsi que celles des fans grâce au programme Climate Neutral Now instauré par l’ONU. Cette année, les modes de compensations choisis se sont concentrés sur le développement des énergies renouvelables dans des pays comme la Russie, l’Inde, le Pakistan ou le Kenya.
Côté stades aussi, la FIFA a voulu se la jouer écolo. Ainsi, les 12 enceintes qui ont accueilli les rencontres ont dû obtenir un “certificat vert” attestant de leur faible consommation en eau et en énergie : lumière naturelle ou ampoules LED , récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage, etc.
Royaume-Uni : biogaz et hotdogs
Mais la Coupe du Monde n’est pas une exception dans le paysage mondial du foot. D’autres initiatives comme à l’Emirates Stadium, enceinte du club d’Arsenal, au Royaume-Uni, montrent l’intérêt croissant de l’industrie sportive pour la préservation de la planète. En 2017, le club du nord de Londres annonçait le lancement de son partenariat avec Octopus Energy dont l’objectif, à terme, est d’alimenter à 100% son stade en énergies renouvelables.
Pour y parvenir, le club mise sur un dispositif alliant panneaux solaires et installations de méthanisation. Ces dernières permettront de créer du biogaz et de l’électricité à partir des déchets de nourriture récupérés directement au stade.
Un club plus vert que sa pelouse
Cette connexion entre écologie et sport, Dale Vince en a fait son credo. Cet industriel britannique, précurseur dans le domaine des énergies renouvelables, a sauté à pieds joints dans le monde du foot au début des années 2010. Tout commence avec le sauvetage de son club local des Forest Green Rovers raconte-t-il : “Je me suis rendu compte qu’il y avait une opportunité à saisir pour apporter davantage de durabilité au club et à travers cela, plus largement au monde du foot et du sport en général. L’idée était également de recueillir l’adhésion d’un maximum de fans pour en faire des supporters de la cause écologique.”
C’est ainsi qu’il crée le premier club de foot vegan, neutre en émission de gaz à effet de serre.“Dans notre club la particularité c’est que l’environnement tient une place tout aussi importante que le sport en lui-même. C’est un engagement qui fait partie de notre mission” explique Dale Vince. Un engagement qui lui a récemment valu d’être élu “club le plus écolo du monde” par l’ONU.
Les footballeurs, ambassadeurs de la cause écolo
Certes, tout n’est pas vert au pays du ballon rond et compenser les émissions de carbone ne suffira pas à enrayer les réchauffement climatique. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas se réjouir des avancées, applaudir les innovations et encourager les acteurs du foot à chausser les crampons de l’écologie !