En s’appuyant sur l’analyse de données statistiques ainsi que des mois de recherches et d’enquêtes réalisées auprès d’experts, chercheurs et associations du monde entier, cette étude « Quand le football s’accorde au féminin » dresse un historique sur l’évolution de la pratique du football au féminin et met en exergue les progrès réalisés jusqu’à maintenant pour la féminisation du football, tout en dressant un portrait critique de la situation actuelle, des efforts qu’il reste à réaliser et des moyens pour y parvenir.
Une étude réalisée dans le contexte de la Coupe du Monde féminine de football organisée en France en juin 2019 par Positive Football, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et l’UNESCO ; avec des enseignements et des orientations très contemporaines.
Le sport comme vecteur de valeurs universelles ou théâtre de déchainements des passions ?
Il est communément associé au sport collectif des valeurs universelles telles que la tolérance, la solidarité, l’esprit d’équipe. Celui-ci serait aussi être un puissant vecteur d’inclusion sociale et d’éveil à la citoyenneté, ainsi qu’un levier de promotion de l’égalité des genres. À cette vision humaniste s’oppose une doctrine plus critique, présentant le sport comme le miroir de la société, ou pire comme le théâtre de déchainements des passions, et donc le terreau de comportements socialement peu acceptables, engendrant division, discrimination, rejet de l’autre… Le football comporte en son sein ces deux aspects. Pis encore, dès que le sujet du football au féminin est abordé, cette dichotomie semble encore plus exacerbée.
Le football, ce fantastique outil d’épanouissement et d’émancipation
Les préjugés autour des joueuses, arbitres, entraîneuses, dirigeantes sont persistants, véhiculant cette impression que les femmes ne sont « pas à leur place ». D’un point de vue purement factuel le football au féminin et ses compétitions reste également bien moins médiatisés que son homologue masculin, sans parler des différences de rémunération et de recettes générées par ces deux industries. En cette année de Coupe du monde, beaucoup de voyants sont néanmoins au vert : attribution du premier ballon d’or féminin, augmentation constante du nombre de licenciés, des audiences massives dans les stades et en TV, etc. Le monde du football a semble-t-il saisi l’importance de se féminiser, et non pas seulement pour accroitre la taille de son marché.
A l’heure du mouvement « me too » et de débats de société sur l’égalité homme-femme, le sujet du développement du football au féminin dépasse largement le cadre sportif. Convaincus de la portée sociale du football et en adéquation avec l’objectif 5 sur l’égalité des sexes des Objectifs de développement durable des Nations Unies, l’UNESCO, l’IRIS et Positive Football ont pris le parti pris de mettre l’accent sur les valeurs véhiculées par le football, un sport qui favorise l’autonomisation des filles et des femmes et encourage le respect mutuel, l’égalité et le fairplay. A travers le football, c’est en effet tout un projet de société qui peut être abordé. Levier d’épanouissement et d’émancipation pour les femmes, il incite les décideurs à en faire un objet transversal des politiques publiques : santé, éducation, cohésion sociale, inclusion, insertion professionnelle, égalité…
Le temps d’agir
Et de manière plus concrète, comme le football peut-il jouer ce rôle positif en matière d’autonomisation des femmes ? Et surtout comment le démontrer ?
C’est bien là l’une des missions de cet ouvrage qui, en partant d’une étude historique, cherche à comprendre les raisons du retard pris par le football au féminin, les obstacles rencontrés, ceux qui ont été franchis et ceux qui continuent de bloquer sa progression. Pour s’intéresser à la féminisation du football il convient donc de se pencher sur la présence des femmes dans le sport le plus populaire du monde, mais également dans leur rôle dans la société de façon plus générale.